Claude Bathany


Claude Bathany

LA QUINCAILLERIE GÉNÉRALE.15 rue Paul Bert à Rennes

Pour les amateurs de p’tits clous et de kig ha farz.

Derrière le comptoir : Rodrigue, chanteur des rues et Laurence, danseuse étoile.

Petite chanson de la soif (écrite pour éveiller la pitié du patron ou de la patronne).

Mes vers ne riment plus à rien
Ils sont boiteux et sans ivresse
Ils sont faits de mots assoiffés
Qui comme moi ont la langue sèche
Pour les cadavres de bouteilles
Je n’ai pas l’ombre d’un alibi
Ma peur c’est d’être consigné
Au pain et à l’eau pour la vie

C’est un blues pour un verre vide
Pour un tueur plus trop valide

Je suis un porte-flingue en rade
Qui toujours traque la petite sœur
Je veux du rouge sang qui tache
D’origine ou non contrôlée
Parfois j’aimerais être une éponge
Pour m’imbiber sur le comptoir
Des quelques gouttes de bière tombées
Avec panache au champ d’honneur

C’est un blues pour un verre vide
Pour un tueur plus trop limpide

Et s’il faut que j’aille au diable
Qu’importe, j’y enverrai mon double
Celui qui liquide les miroirs
Et avec qui je soliloque
D’ailleurs l’enfer, j’connais déjà
Un feu me brûle à l’intérieur
Une petite distillerie perso
Au fond d’mon bide fait les trois-huit

C’est un blues pour un verre vide
Pour un tueur plus trop lucide

Claude Bathany

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